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mardi 5 avril 2016

Vers quelles cibles est orientée l'affaire Panama Papers?

Les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont utilisé des sociétés offshore chez Mossack Fonseca.

L'affaire des révélations du Panama papers, le dernier scandale politico-financier d'ampleur mondiale, fait la Une non seulement de l'actualité journalistique, mais également politique. Notre cher Président Hollande se sent même tout revigoré et tente de se glisser dans l'armure d'un Bayard sans peur et sans reproches. Au-delà du ridicule de la chose, cette affaire Panama Papers oblige à une lecture à deux niveaux pour en saisir les contours: à court terme; jetter l'opprobe ou le doute sur des personnalités et des pays concrets, mais également discréditer l'état et son système politique en tant que tel. Quoi que, pas tous les états ...

Panama Papers: 
"Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux."
"Douze chefs d'État ou de gouvernement, dont six en exercice, 128 dirigeants politiques et hauts fonctionnaires, 29 des 500 personnes les plus riches du monde et environ 1.000 ressortissants français utilisent des sociétés offshore au Panama. "
Alors première question: qu'est-ce que ce Consortium international des journalistes (ICIJ)? 

L'ICIJ est un réseau de journalistes fondé en 1997 à Washington, comme "projet" dans le cadre du Center for Public Integrity qui regroupe 190 journalistes d'investigation dans 65 pays. Ce réseau est financé, en plus des dons individuels et du mécénat, par des fondations particulièrement actives dans  les domaines des droits de l'homme, de l'environnement ou du journalisme. On notera, selon le site de ce réseau :
Adessium Foundation, Open Society Foundations, The Sigrid Rausing Trust, the Fritt Ord Foundation, the Pulitzer Center on Crisis Reporting, The Ford Foundation, The David and Lucile Packard Foundation, Pew Charitable Trusts and Waterloo Foundation
Rappelons que l'Open Society Foundations est la Fondation Soros. Ce qui n'est pas pour rassurer quant à l'objectivité du travail effectué.

La deuxième question qui vient à l'esprit est: qui apparait dans cette liste, encore partielle?

On trouve différentes sources francophones, à par Le Monde. Par exemple, Wikipedia a déjà mis une page en ligne, que vous pouvez consulter en cliquant sur le lien.

On notera la présence de Poroshenko, le Président ukrainien. Sans grande surprise, le magnat du chocolat étant le seul en Ukraine a avoir réussi à augmenter ses profits malgré la guerre civile.

On notera, en plus de Poroshenko, différents chefs d'état et de gouvernements en exercice, à savoir :


Mais également d'anciens :

Mais qui n'y trouve-t-on pas?

Sauf erreur de ma part, je n'ai pas vu un seul ressortissant des Etats Unis. Les politciens sont-ils donc propres à ce points dans ce pays? Aucun élu, aucun homme d'affaires, aucun sportif, personne. A moins que l'ICIJ n'ait oublié ces données. L'ICIJ est certes un organe indépendant, mais de qui?

L'autre élément amusant est que le Président Poutine, mafieux, corrompu, tyran infréquentable selon les médias occidentaux, n'est pas dans la liste. On y trouve des hommes d'affaires russes. Oui, comme beaucoup d'hommes d'affaires et ce n'est pas un secret en Russie puisque, officiellement, le pouvoir leur a demandé de rapatrier leurs capitaux. Ce qui n'empêche pas de voir citer son nom partout. Le summum est atteint par le Washington Post dans une vidéo en première page de son site sur ce qu'est le Panama Papers. Alors qu'ils disent bien que le président russe n'est pas directement visé, on voit son image partout, pendant près d'un tiers du temps de la bande. Ils regrettent vraiment. Cela s'appelle de la manipulation.

Et comme toute la liste n'a pas encore été publiée, cela permet de faire monter les enchères, de laisser trainer la suspiscion et d'utiliser les commérages à des fins politiques. On le voit dans la presse française, notamment à l'encontre du FN. Alors que Le Monde annonce de nouvelles révélations impliquant un grand parti politique national, l'Obs lance un article sentant le fiel, dans un style bien connu: on ne vous dit rien, on ne sait pas, mais bon, peut être, qui sait ...
"Contacté par "l'Obs", le trésorier du parti et conseiller régional d'Île-de-France Wallerand de Saint-Just réfute toute allégation de défense anticipée qui pourrait confirmer une implication de son parti politique dans cette affaire."
Dans la presse russe, RBK et Vedomosti, dans l'opposition, utilisent ce scandale pour affirmer tout en se réjouissant d'avance, que cela pourrait bien servir à adopter de nouvelles sanctions contre la Russie et contre certains hommes d'affaires encore épargnés.

Comment interpréter cette "révélation mondiale"?

Sur le principe, il est difficile de parler de révélations. Dans le sens où découvrir que d'anciens Premier ministres géorgiens, quataris ou autres aient pu avoir des comptes cachés n'est pas une grande surprise. Ensuite, ces révélations ne changeront strictement rien aux relations internationales, dans le sens où aucun pays ne rompra ou ne rafraîchira ses relations avec un autre sur ce fondement. A l'exception peut être des relations avec la Russie, mais la russophobie ambiante permet d'utiliser tous les moyens qui se présentent, sans être trop regardant sur la qualité. Donc, il ne s'agit pas d'une bombe politique mondiale.

En revanche, il peut s'agir d'une arme à retardement. Certaines informations peuvent être stockées et ressorties lorsqu'elles seront utiles. L'on a parlé de la Russie, mais il ne faut pas oublier l'Ukraine. L'opération Poroshenko tire vers sa fin.

Sur le plan intérieur, certains éléments vont pouvoir être utilisés par le pouvoir en place pour se faire une peau neuve, ou en donner l'illusion (ce qu'escompte réussir à faire F. Hollande) ou par l'opposition contre "ce pouvoir corrompu".

D'une manière générale, il s'agit d'une attaque très bien coordonnée contre l'état en tant que tel. Sur le mode du Tous pareils, tous pourris. Le système politique est corrompu, en large et en travers, donc l'état est corrompu, donc il n'est plus légitime. On fait place neuve pour la suite. 

Et quelle est cette "suite"? La question reste ouverte. On peut toutefois comprendre que, en ce qui concerne l'UE, aucun de ses fonctionnaires ni élus n'a été non plus touché par les révélations, tous propres, à l'inverse des "sales" politiciens nationaux. Et un pays semble avoir le droit de rester un état sans que la contestation même ne puisse être organisée, les Etats Unis. Bref, les USA et l'UE vont sauver les états-nations d'eux-mêmes. un avenir radieux nous attend.




1 commentaire:

  1. Ce qui m'incite à dire qu'il y a demoins en moins qui sont dupe, c'est la lecture d'articles divers, où l'absence de tout nom américain est remarquable, où un autre rappelle ces mots : " « Vous pouvez aider vos clients à transférer leur fortune aux Etats-Unis en toute sécurité, “tax free” et à l’abri de leurs gouvernements. Certains nous appellent déjà la “nouvelle Suisse”. » (http://www.bvoltaire.fr/hildegardvonhessenamrhein/cest-georges-soros-qui-a-finance-les-panama-papers,249202 )

    Le ballon Panama papers se vide comme une beaudruche ;-)

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